mardi 5 avril 2011

Florence Cassez, le Mexique et Sanofi, où on retrouve des liens avec les labos et les affaires !


DATE DE PEREMPTION

La chèvre version 2

ou Frigéco libère la femme

Quelques détails qui éclairent l'affaire d'un jour nouveau:
Florence gardée au frais pour le bon moment ? Où on retrouve
des liens avec Sanofi etc, encore...
Euréka, bon sang mais c'est bien sûr ! Quelques dates, chiffes -je laisse- et vous allez voir mes amis comment tout s'emboîte, labos, médocs dangereux mis sur le marché et maintenus malgré ce, Sanofi et même... le Zorro à Florence à la sympathique indignation de bon père de famille qui s'en va partout chez les rastaquouères récolter les huitres frrançais en détention dans son panier déjà bien rempli sans ménager sa peine, fût-il parfois un peu bourrin: inaugurer l'année du Mexique sous le sceau de Florence revient à peu près à inviter les mexicains pour leur cracher à la gueule pas très diplo mais quoi c'est son style, popu, nature, presque voyou : indigné il est, faut le comprendre. Voici. Pas un scoop ? Si, en un sens : "soudain ce fut comme une apparition" comme dirait le bon Flaubert qui il est vrai parlait de sexe.


Mars 2009 bang bang bang : Sanofi investit 100 millions d' € dans une usine à vaccins à Ocoyoacac bonne ville -malgré son nom malsonnant- du Mexique au fort pourcentage de chômage, dans l’éventualité d’une pandémie on sait jamais mieux vaut prévenir etc. Lors de l’inauguration-spectacle, Sarko soi-même est aux cotés de Calderon, il crée des emplois -et à bon marché, un sidi ça coûte rien-, Calderon fait régresser le chom'du, d'accord le vaccin est contesté par des esprits chagrins (toujours les mêmes) mais on va pas en faire un chili. Tout baigne clap clap. lien.


Bang  bang bang : la "pandémie" est déclarée par lOMS, organisation indépendante comme chacun sait (François Sarkozy-frère est le patron de Longevi TV dont Sanofi est financeur.) La France aux retraites tronquées perd à cette occase plus de 2 milliards -car de pandémie hélas il n'y eût pas- et Sanozi, pardon Sarkofi enfin vous m'avez compris, Sanofi en gagne 7,2, rien ne se crée rien ne se perd. (lien). Un détail, ça n'a aucun rapport mais j'aime bien mélanger moi aussi, lien Le Mexique -surtout ses nantis et son Président- n’y a pas perdu : en atteste l’invitation faite par Calderon à Sarkofy pour de luxueuses vacances dans chouette villa  bien gardée avec un groupe d’entrepreneurs mexicains dont Roberto Hernandez Ramirez, charmant convice -je laisse- banquier de son état et lié au narcotrafic, nobody is perfect : lien piscine, jacuzzi et tennis on peut papoter tranquille.



Question : ma qué ! pourquoi donc Koko n’en a-t-il pas profité pour plaider la cause de Flo, dîner en tête à tête avec Caldo, vins à un SMIG le bouchon, entre café et tennis, c'était le moment, no? Ce cadeau fait à notre président est estimé à 50 000 € lien ; celui qu'il a fait au Mexique (qui lui a aussi profité par frangin interposé!) n'est pas négligeable. Alors ? Pourquoi s'être couché avec une telle  donne ? Il a pas osé réclamer après s'être servi trois fois de caviar ? Pas le genre, il  demanderait plutôt la cuillère après l'avoir léchée.
Hypothèses :  la délicatesse, on ne cause pas de ce qui fâche avec qui vous reçoit si chic, les affaires sont choses sérieuses, l'humanitaire c'est pour après, Caldo a grand besoin d'elle comme vitrine pour dire qu'il bosse lui aussi, élections obligent? Tout en souplesse? Non, pas vraiment le style.. Alors ?

Alors... à peine si j'ose tellement c'est bas, se dessine l'Idée atroce : Florence aurait-elle été gardée exprès pour la bonne bouche tel un embryon congelé à implanter juste avant l'ovulation les élections ?
Gouverner, c’est prévoir. Problème : les deux compères vont ovuler en même temps. Arithmétiquement, je crains qu'il ne faille une autre Florence, celle-ci étant trop maigre pour être divisible par deux sans y perdre beaucoup. Jolies françaises en vadrouille au Mexique, liées ou pas avec de beaux sombreros basanés aux activités... locales, certes ça se voit pas forcément à l'oeil mais au bout de (?) mois, on sent tout de même un peu l'anguille sous roche le rorqual sous les gravillons... méfiance !
A partir de "qui a cassé Florence?" (cf liens précédents)
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* Scénar possible (mais pourquoi va-t-on au cinéma Luna, 
tiens ça rime)...

La chèvre version 2


La scène  : le bord d'une piscine, palmiers, champagne, musique...
Personnages, Caldo, Koko, un peu pafs. Conversation animée, rires


Caldo : "Non, je peux pas. Ma ie té la garde au chaud (ou au froid c'est comme vous voudrez) les médias sont durs par ces temps pour Luna et moi ! pour toi aussi je sais, mais quand même, tout ce barouf pour une arrestation tout à fait comme d'hab, un artiste, Luna, il a même eu des propositions de Paramount, "Effets Spéciaux" qu'on l'appelle, et y en a pas un qui l'ouvre, jamais, les français, toujours à rouspéter, mierda Koko quand on a un trou à sa bragua, on monte pas au mât de cocagne, on dit chez toi no?... remarque c'est pas mal aussi..." (Réjoui)


Koko, feignant l'accablement : "Tu es dur mais bon, je suis trop sympa, à charge pour toi de.."


Caldo, geste ample : "T'en fait pas, on la soignera :  bouffe, saloirs, euh, je veux dire parloirs de 4 heures et tout, téléphone à mes frais (enfin, à ceux de Ramirez c'est pareil), promos : je te la ressors dès que t'as besoin comme Bettancourt, rose, manucurée, sans un gramme en moins. Mais pas tout de suite, t'es pas seul sur terre, no?"


Koko, conciliant, pâteux : "Tu exagères, je peux rien te refuser après ce Château-Magot, s'suis trop paf, tiens ressers m'en un fond de coupe.. avec encore un peu de caviar pour faire passer... mais n'oublie pas, tu me le devras... Parce que moi, je les ai sur le dos les chieurs et pas au Mexique... avec Luna, tu avoueras, c'est plus simple... Brice, y veut bien faire d'accord mais (hic) ça n'a aucune finesse, ces neuilléens pur jus, ça n'a aucune réflexion, je lui demanderais un scénar qu'il serait capable d'y coller des sous-titres ou d'engager Djamel Debouze pour faire plus vrai, regarde le binz qu'il m'a mis avec les rroms..."


Caldo, aimable (rit) : "Tope là ! Une partie de golf pour digérer tes trois pots Koko ? Y a le moustachu -c'est lui qui me fournit, direct de Poutine- qui adorre mettre des balles dans des trous, sacré Ramirez, va... non tu peux pas comprendre c'est local, je le laisse toujours gagner, pas la peine de chercher les embrouilles. Furcia !"

Le Mexique de Florence Cassez, suite. Ripoux sous sombrero, Kafka ou un scénar comique, au choix.

Entre la peur et la faim, les policiers aussi !
La police au Mexique, quelques anecdotes dignes de Kafka (lien)


C'est un mexicain à double nationalité qui parle, vous allez voir, c'est impressionnant (voir le lien) "Quand on vit ici, on se dit souvent que la seule solution serait que les gens prennent eux-mêmes leur sécurité en main. Et pourtant le Mexique compte un nombre impressionnant de policiers ainsi que 7 départements de sécurité interne différents (seule la Palestine en a plus). Jusqu'il y a une dizaine d'années, le pays ne permettant aucune critique du gouvernement, à l'instar de tous les régimes comparables, il employait des policiers en nombre. (Question : sont-ce les mêmes actuellement?)

Mais extrêmement mal payés, ne recevant souvent pas leurs uniformes (ce point a changé depuis) presque aucun entraînement, devant payer leur arme de service, gilet pare-balles ainsi que leur carnet de contraventions, pour survivre, ils se sont logiquement tournés vers les "à côtés". Comment ? Facile. Ils choisissent des endroits à l'abri des regards pour arrêter les voitures, repèrent la plus chère (se gardant de cravater les gens susceptibles de faire partie du gouvernement où d'avoir de l'influence politique) étrangère ou d'un autre état (les plaques sont différentes), cibles de choix... prétextent le non respect de quelque norme du code, existante ou non, assurent au chauffeur qu'il devra payer une amende (muelta) astronomique (entre 100 et 300 euros) etc et le tour est joué: celui-ci demande un arrangement, négocie. S'il est habile, le backshish (mordita) sera de 5 à 50 euros et barka. Le policier lui donnera alors un code (!) pour que si jamais il se fait arrêter plus loin, un autre flic ne lui réclame pas d'amende (mais il se peut qu'il en exige une plus importante encore sachant qu'il est  solvable). Ndlr : comme dans les boîtes de nuit où on vous tamponne le poignet pour indiquer que vous avez bien payé l'entrée? 

Deux amis revenaient de Mexico City pour Cholula quand ils se firent arrêter (avoir des plaques le l'état de Puebla fait de vous une cible à Mexico City).  Prétextant une faute de conduite, le policier réclama plusieurs centaines d'euros mais après une longue négociation, consentit à lâcher l'affaire pour 50 €. Les deux amis ne les avaient pas mais comme par hasard, le flic les avait arrêtés tout près d'un distributeur. En allant chercher l'argent, ils passent à côté de deux types en train de se battre, un tenant un couteau.  Le policier continue son chemin en disant : "c'est un pays dangereux, le Mexique!"

 
Que peut faire un automobiliste arrêté par un policier ?

1 Il peut s'enfuir, mais l'autre préviendra ses amis qui le rattraperont, le tabasseront, lui voleront son argent et abîmeront sa voiture. Que peut-il faire, porter plainte chez ces mêmes policiers?


2 Il peut demander de payer la contravention. Mais les policiers n'ont que rarement leurs papiers d'amendes sur eux. Il se peut qu'on le laisse partir sans rien payer mais c'est un risque.

3 Un des livres les plus vendus au Mexique est le code de la route de tous les états, réédité plusieurs fois par an ! Si le prétexte du policier est fallacieux (on n'a pas tel autocollant de circulation, la révision date de plus de 6 mois etc) on peut le vérifier avec le livre, mais il risque de se sentir insulté et sa réaction peut être imprévisible: laisser partir et prévenir ses amis, (aïe) ou prétendre vous arrêter pour autre chose encore...

4 On peut demander d'aller au commissariat payer l'amende mais il pourra s'y trouver un policier blessé qui jurera que c'est vous qui l'avez attaqué. Loufoque, mais leur impunité est telle que la vraisemblance est le cadet de leur souci, ainsi Jacinta, une frêle paysanne analphabète....
... fut-elle emprisonnée pour avoir "kidnappé" -seule, sans armes- rien moins que 6 flics (!) et le fils de José Antonio Ortega, avocat spécialisé dans la lutte anti corruption, lui, fut accusé d'être le chef d'un gang -trafic de drogue et proxénétisme- accusation cependant suivie de relaxe, le cas est très rare, car le redoutable était... trisomique!! (Ils ne s'étaient pas bien renseignés.)

5 Invoquer qu'en tant qu'étranger ce ne sont pas les policiers ou gendarmes qui peuvent nous faire payer d'amende mais des judiciales, la police du ministère de la justice (la hacienda). Mais il se peut que les policiers aient des "amis" parmi eux, dont l'un viendra confirmer l'amende... et comme en plus vous aurez mis en doute son autorité, le flic vous fera payer plus (car il devra partager avec son ami).

6 Faire l'imbécile, comme si on ne comprenait pas qu'un backchish est requis. C'est ce qu'a fait un ami, qui n'a pas arrêté de s'excuser et de promettre qu'il ne recommencerait plus, le policier s'est un peu énervé, se disant qu'il ne comprenait pas qu'il voulait un pot de vin et à laissé tomber, les étrangers ne comprennent rien au Mexique...

7 On peut aussi faire comme si on faisait partie d'une société proche du gouvernement comme Telmex (téléphones), Pemex (essence) ou encore travaillant dans un poste élevé. Cela peut faire peur au policier qui ne tient pas à être connu par le gouvernement. Mais il faut être très convainquant.

Plus grave, ce sont souvent les policiers qui sont derrière les crimes par exemple les kidnappings, les vols ou les trafics de drogue, d'armes...  Si quelqu'un de bien placé se fait voler sa voiture, celle-ci réapparaîtra le lendemain. Par contre, aucun des criminels, les voleurs, des kidnappeurs ou des trafiquants ne sera arrêté.



Bien des choses ont été tentées. On a créé des départements de polices séparés en charge de la corruption au sein de la police, mais ceux-ci sont vite devenus les "amis" des policiers etc.. On a aussi créé un département directement sous l'autorité du président, mais rebelote.  On a récemment augmenté leurs salaires et offert les uniformes, mais l'effet n'est pas très visible; de plus, il n'est pas sûr qu'il soit bon qu'ils aient plus d'autorité et de pouvoir. A Puebla, les policiers n'ont plus le droit de donner d'amende, mais si le délit est important, ils ont celui d'embarquer la voiture au commissariat. Ils ne peuvent donc qu'admonester le conducteur mais aussi le menacer de la perte de sa voiture s'il ne paye pas de pot de vin! Augmenter le nombre de femmes dans la police a fonctionné : il y eut alors une augmentation des amendes donc une réduction des pots de vins payés à la place. Certains policiers ont été entraînés par des forces de polices étrangères (israéliennes notamment) ou invités à l'étranger (New York, Toronto...) pour voir comment travaillent leurs collègues (espérons que ce n'est pas l'inverse qui s'est passé!) On a aussi installé des caméras dans des voitures pour surveiller les policiers ou encore des faux automobilistes pour tester leur honnêteté. Mais souvent, le ripoux va proposer un pot de vin au flic qui l'a pris en flag... ou c'est l'autre qui le lui demande...

L'unique solution qu'ont trouvée les mexicains riches, certains comités de quartier et le gouvernement sont des agences de sécurité privées, industries florissantes... mais souvent reliée aux flics et aux gangs... qui les pourvoient : la peur qu'ils suscitent tous deux est souvent entretenue par ou pour les "pro" de la sécurité privés dont elle est le fond de commerce! comme les informaticiens qui introduisent de nouveaux virus pour pouvoir vendre l'antivirus correspondant déjà tout prêt.. Il ne faut pas s'étonner que ces deux "corps de métiers" (dont l'un est censé nous garder de l'autre!) soient  en fait proches ou même indissociablement liés. " Voir le site franco anglais (lien). Ripoux sous sombrero.

Voir aussi les liens particuliers de Sarko-frères avec un labo à médicaments comme Sanofi dont une usine à quelques milliard d' € est  installée au Mexique (lien) tout se tient... et le blog sur les médicaments à éviter (lien) ... entre autres ! (Lien)
Suite sur http://florencecassez.blogspot.com

Les minables et les pas-minables -selon Monzani-

Pierre Monzani, préfet de son état, dans tous ses atours : pas minable ! -et qu'on se le dise.-


Frédéric le Marrec (entre autres), écolos, gauchistes (en actes) : minables => bouclé le temps d'une visite de Koko.

Juges, profs, gendarmes, flics, employés de France télécom, des centres de téléphonie, ouvriers, même combat ! criez, ne vous suicidez pas !


... parce que si vous vous suicidez, tout le monde s'en foutra... ou presque : 4000 visites pour Florence Cassez; 913 pour la mort d'un jeune juge à bout d'épuisement et de déception,  qui s'est couché sur la voie ferrée en attendant le train par un petit matin glauque de banlieue.



UN JUGE MEJUGE
Excellent article d'Elsa Vigoureux dans le Nouvel Obs, plus qu'émouvant, sur le suicide d'un juge (et apparemment il n'est pas le seul). Le vulgum pecus ne se doutait pas vraiment de ce que vivent les magistrats, présentés au public comme des rocs inamovibles, un "corps" constitué ultra favorisé... comme le furent autrefois les profs (mais on sait depuis longtemps que ce n'est pas vrai car eux manifestent volontiers).. les magistrats qui, lorsque des couacs surviennent, sont jetés aux lions par le pouvoir même qui leur a savonné la planche, décriés en raison de leur "laxisme" (ce qu'il m'est arrivé de faire !)... couacs cependant annoncés, INCLUS dans  les coupes drastiques imposées à la Justice. Des magistrats entre marteau et table, fusibles (comme les profs) surchargés puis agonis lorsqu'ils faillent et s'effondrent. Dépression, médicaments.. qui ne résolvent rien et parfois agavent (!) Servier le medica-menteur pote à Koko le coupeur (lien) s'y retrouve certes mais...
Je coupe, tu calmes, je casque OK ?
Les 3 C..  ou "rien ne se crée, rien ne se perd"
Ne pas pouvoir correctement effectuer son travail est la pire des blessures, humiliant, culpabilisant et se voir tacler ensuite justement pour cela enfonce encore plus dans le gouffre. C'est comme si on exigeait que vous couriez après qu'on vous ait entravé bras et jambes et qu'on vous fustigeait de ne pas avoir été aussi rapide que l'urgence l'imposait. (Le pire est lorsque la volée de bois provient d'un public désinformé de bonne foi.) En psy, ça s'appelle le "double bind" ou le double lien (on donne à quelqu'un deux ordres contradictoires du type "obéis-moi -si tu veux que je t'aime-, désobéis !") forme de torture psychologique raffinée qui génère très vite une belle maladie psychique médoc résistante* : le suicide est au bout, surtout si on a tout sacrifié petit à petit sans même s'en rendre compte, par la force des choses, à son beruf.  Plus de famille, d'amis, d'enfants : des dossiers. Et la mémoire encombrée de noms et de chiffres, de drames et de décisions à prendre, toutes également urgentes, les questions qui taraudent... et parfois une erreur. C'est à dire un mort ou plutôt une/des mortes. Normal dans le contexte. Une minute de silence. HL
* Une autre version du double bind est "tu es moche, stupide, sale etc... mais je t'aime" ou, encore, plus sioux "je te le dis pour que tu t'améliores parce que je t'aime" ou, encore encore plus sioux "tout le monde le pense mais personne n'ose te le dire parce qu'ils ne t'aiment pas comme moi." Il n'y a plus qu'à tendre un revolver. Un travailleur à qui on met des bâtons dans les roues et qu'on fustige ensuite parce qu'il n'a pas effectué sa tâche -pour qu'il s'améliore, en lui conservant son poste mais en le surveillant de près- subit à peu près cela. La suite est logique.

Procès de Chichi, la justice de Sarko. Scènes et drames ordinaires d'un tribunal de province...

Température : 30 °environ : le soleil par réverbération droit sur la tête + la chaudière mal réglée (?) + la "chaleur animale" ? = mal au crâne toute la journée

Ca n'intéresse pas grand-monde peut-être, mais voici comment fonctionne la Justice (du moins dans le Midi). Soit une belle après-midi de presque printemps, dans une chaleur suffocante (apparemment, le réglage de la chaudière, ce n'est pas ça) une jeune juge, sympa certes (24 ans à vue de nez)... qui a en charge 140 affaires.. oui, carrément ! Pour un début de carrière, c'est un début de carrière ! (En raison de problèmes de budgets, congés de maternité, départ à la retraite non remplacés etc.) Des gens venus de loin (80 km dans un cas, que le monsieur âgé avait fait en car, il est là depuis le matin et restera jusqu'à 6 heures du soir car il n'y a que deux services/jour qui desservent son lieu-dit) et il marche avec des cannes !... Des gens debout (pour les retardataires) car il n'y a pas de place pour tous, qui toute l'après midi attendent, et entendent comme une litanie éprouvante égrenner : "affaire Truc contre Machin"...(quelqu'un s'avance, discours entre la juge, et parfois un avocat, inaudible.) Report. Affaire Chose contre la société Arnac (une flopée d'avocats, inaudible.) Report..." de plus en plus épuisés, en nage dans mon cas... sans bouger car on ne sait jamais si on va être "élu" ou non et ça va si vite que certains n'entendent pas. Ce genre de dysfonctionnement, voulu par le pouvoir actuel, qui exaspère les gens à juste titre mais parfois à mauvais escient contre les juges qui en sont les premières victimes, bénéficient aux favorisés (et aux margoulins) qui ont pu prendre un avocat (1000 € environ) ne se sont pas déplacés, avertis par lui... voire même ont opté pour jouer la montre dans le cas d'une affaire d'escroquerie contre le vieux monsieur (d'ici trois mois, qui sait, il n'aura peut-être plus la force de se déplacer et de traîner toute la journée en ville)... fait que l'injustice perdure, et, même si elle est "réparée" ensuite, le dommage ainsi aggravé sera irrémédiable, et les indemnités, s'il y en a, jamais à la hauteur de celui-ci.

Que des juges consciencieux et accablés par leur charge de travail se suicident (lien) n'a rien d'étonnant.

Le procès de Chichi n'est que le haut d'un iceberg médiatisé, forcément, qui cache un socle pharamineux : si j'étais un filou ou plus exactement une filoute, je ne me gênerais pas d'arnaquer des vieux pas trop riches et sans appui, sûre de ma quasi impunité. Que vont-ils faire si le broyeur que je leur ai vendu si cher (et que je refuse de leur rembourser) est interdit, dangereux et leur a explosé à la figure ou plus exactement au postérieur? Aller chercher un huissier ? Soit. 100 €. Rédiger ? Il est vrai qu'Internet est d'une aide précieuse (mais le vieux monsieur ne sait même pas ce que c'est.) Il arrive donc que le document soit incomplet ou pire, non "enrôlé" (c'est à dire non transmis au greffe du Tribunal, l'huissier ayant compté sur le client qui ignorait qu'il devait le faire)... et qu'il faille tout recommencer : encore 100 € ! ou il faut marchander ! n'hésitez pas ! Effectuer toutes les démarches au tribunal ensuite ? Soit : cette ville de province bénéficie de greffiers particulièrement complaisants il est vrai, mais ce n'est pas le cas partout. Puis venir à l'audience, à supposer que vous ayiez été convié à temps. Dans un cas comique, le mien, je fus convoquée le vendredi pour le jeudi...précédent ! Par chance la juge, consciencieuse, avait repéré l'anomalie et renvoyé. Peut-être. Une fois ? (Le vieux monsieur, comme tous, attend depuis 3 mois "son" affaire comme le Jugement dernier, et là, en trois secondes, le verdict est tombé : report.) Oui. 2 fois? 3? Déjà je serai loin et ma victime épuisée aura lâché prise. Tranquille, quoi. Cela, oui, est voulu par le pouvoir et je maintiens qu'il n'est pas question ici seulement d'économies mais surtout d'affaiblir et de discréditer un corps qui parfois a su montrer son indépendance, braquant ainsi le vulgum pecus contre ceux qui les défendent (la grève notamment fut parfois, mais pas toujours tout de même, mal perçue : encore des affaires renvoyées, des trajets épuisants, de l'angoisse, "on se moque de nous" etc..) Oui, "on" se moque de nous mais ce ne sont pas les juges, c'est le pouvoir qui veut leur peau (et la nôtre avec, profit et pertes.)

A ce sujet, les consultations gratuites sont, du moins dans ce tribunal-là, une vaste rigolade : il faut arriver le matin à l'aube, avant l'ouverture (chose impossible si vous n'avez pas de voiture et résidez à un endroit non desservi à ces heures matinales), le magistrat ne pouvant prendre que 15 cas (et il y en a 60 environ) et attendre, dehors cela va sans dire (frisquet quoi !) sans savoir si "on" va pouvoir passer (car il y a des affaires prioritaires -à juste titre-)... pour enfin voir un avocat qui en quelques minutes, devra lire, comprendre et trouver la solution, une gageure à moins d'un pot d'enfer (si par exemple il travaille justement sur un cas analogue.) Tout ce qu'il se borne à faire  en général est de vous indiquer quel tribunal est concerné (ce n'est déjà pas si mal) et où aller chercher les documents à remplir voire, s'il a le temps ou si vous les avez déjà -si  par exemple le greffier vous les a fournis- comment. Malheur à vous si vous ne savez pas vous exprimer synthétiquement et de manière claire et rapide, si vous ne pigez pas au quart de tour ce qu'il vous dit, parfois dans un langage abscons (et même sans "abs"!) ... et s'il n'est pas vif d'esprit ou a la tête ailleurs suite à une bringue de la veille. 

Il faut savoir par exemple que, lorsqu'un huissier se déplace, c'est un EXPLOIT (sans rire), que, lorsqu'il amène une lettre ou un constat au Tribunal, il l'ENROLE (vouiiii) et que requête "sous la forme" de référé n'est pas du tout du tout pareil que "en" référé etc...